Chères lectrices, chers lecteurs,

Le ginkgo biloba, c’est un peu comme Agnan dans le Petit Nicolas.

Le chouchou de la maîtresse. Bien peigné, qui présente bien…Celui qui a toujours tout bon

Il faut dire que cette plante d’origine asiatique, unique représentante de la famille des Ginkgoacées, présente de nombreux « superpouvoirs » thérapeutiques.

En Europe, elle est connue depuis les années 1950 pour améliorer le flux sanguin dans le cerveau, et on a montré son utilité pour traiter des symptômes tels que troubles de la mémoire et de la concentration, anxiété, dépression, confusion, acouphènes et maux de tête.

Le gingko réussit même là où la médecine conventionnelle a échoué : dans les années 2000, plusieurs études[1],[2],[3] ont confirmé l’efficacité du Ginkgo biloba pour ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer !!!  (Au stade précoce, mais quand même !)

A l’origine de ces effets spectaculaires ?

Les flavonoïdes, présents en grande quantité dans les feuilles de Ginkgo !

Ils agissent comme vasodilatateurs, c’est-à-dire qu’il « élargissent » les vaisseaux sanguins, permettant une meilleure vascularisation et une meilleure oxygénation des tissus.

Comme on le sait, cette bonne irrigation est d’une importance capitale, surtout dans le cerveau, car elle protège les cellules nerveuses du vieillissement !

Ailleurs dans le corps, elle sera d’une grande aide en cas d’insuffisance veineuse, jambes lourdes, hémorroïdes, syndrome des jambes sans repos…

C’est pour toutes ces raisons que le Ginkgo biloba est la star des herboristeries depuis tant d’années :

Prescrite tant aux personnes âgées pour préserver leur mémoire que pour les plus jeunes, sur-sollicités intellectuellement (quand les examens approchent par exemple), tout le monde y trouve son compte !

Mais comme si tout cela ne suffisait pas, le Ginkgo biloba fait encore parler de lui aujourd’hui, et ce dans un tout autre contexte !

Après le cerveau, le cœur !

Une étude[4] récemment publiée dans le Journal of Pharmaceutical Analysis s’est penchée sur les potentiels effets bénéfiques du Ginkgo biloba sur un autre organe vital : le cœur.

Rien de bien surprenant, me direz-vous, quand on connait le fonctionnement des flavonoïdes sur le système cardiovasculaire ?

Détrompez-vous !!!

L’étude ne porte cette fois pas sur les flavonoïdes, mais sur un autre ingrédient bioactif du Ginkgo : le bilobalide !

Celui-ci intervient dans le mécanisme de la respiration cellulaire, primordiale pour les cellules musculaires du cœur.

Mais ce que les chercheurs ont observé d’encore plus intéressant, c’est que le bilobalide a la capacité de « réhabiliter » les cellules cardiaques qui auraient été endommagées par une ischémie ou un infarctus !

Et ça, c’est une véritable trouvaille !

La preuve in vivo sur des souris : les cellules cardiaques de souris traitées au bilobalide présentaient moins de dommages que les souris non traitées !

L’étude conclut même sur une note particulièrement encourageante :

« Le bilobalide, extrait du Ginkgo biloba, représente un traitement potentiel pour l’ischémie myocardique et montre également le potentiel de la recherche pharmacologique sur la phytothérapie. »

Enfin le traitement par les plantes considéré à sa juste valeur, voilà qui fait plaisir à lire !!!

Mode d’emploi du Gingko biloba

Vous l’avez compris : toutes les raisons sont bonnes pour adopter le Ginkgo biloba !

D’autant plus pour les personnes ayant vécu un trauma cardiaque.

Consommez-le par cure de 3 semaines suivie d’une pause d’une semaine et d’une reprise si besoin. A partir de 50 ans, vous pouvez opter pour 4 cures par an, une à chaque saison.

Plusieurs modes de prises sont possibles mais je recommande clairement la tisane :

Tisane de gingko biloba (en décoction)

  • 2 cuillères à soupe de plantes dans 50cl d’eau froide
  • Ou 4 cuillères à soupe dans un litre d’eau.

Porter à ébullition l’eau et le ginkgo, laisser bouillir 3 minutes, retirer du feu et laisser infuser ensuite 10 minutes. Filtrer et boire dans la journée avant 19h, plutôt tiède ou chaude.

En teinture-mère

30 gouttes matin et soir dans un verre d’eau.

Gélules de gingko biloba

1 g par jour réparti en deux prises de 500 mg le matin et 500 mg le soir.

Contre-indications : le Ginkgo biloba est contre-indiqué chez la femme enceinte et allaitante, les hémophiles et les épileptiques. De plus, il faudra l’arrêter 3 jours avant une opération chirurgicale. Il peut aussi interférer avec certains médicaments fluidifiants du sang et anticoagulants. En cas de doute, consultez un spécialiste !

Santé !

Estelle Vanier


Sources : 

[1] Birks J. et al. Ginkgo biloba for cognitive impairment and dementia. Cochrane Database Syst Rev. 2002;(4):CD003120. Review. Update in: Cochrane Database Syst Rev. 2007;(2):CD003120.

[2] Wettstein A. Cholinesterase inhibitors and Gingko extracts–are they comparable in the treatment of dementia? Comparison of published placebo-controlled efficacy studies of at least six months’ durationPhytomedicine. 2000 Jan;6(6):393-401.

[3] Kurz A, Van Baelen B. Ginkgo biloba compared with cholinesterase inhibitors in the treatment of dementia: a review based on meta-analyses by the Cochrane collaboration. Dement Geriatr Cogn Disord. 2004;18(2):217-26.

[4] Zhe Wang, Fan Zhang, Wei Liu, Ning Sheng, Hua Sun, Jinlan Zhang, Impaired tricarboxylic acid cycle flux and mitochondrial aerobic respiration during isoproterenol induced myocardial ischemia is rescued by bilobalide, Journal of Pharmaceutical Analysis, Volume 11, Issue 6, 2021, Pages 764-775, ISSN 2095-1779, https://doi.org/10.1016/j.jpha.2020.08.008.